Repete=PLUS: Zone de turbulences en vue pour Aéroports de Paris
November 15 2012 - 1:25PM
Bourse Web Dow Jones (French)
Jusqu'ici tout va bien. Porté par des fondamentaux solides,
Aéroports de Paris (ADP.FR) continue de profiter de sa stratégie de
développement dans les commerces, ainsi que de ses investissements
pour rénover et étendre ses infrastructures. Mais les derniers
indicateurs, notamment en termes de fréquentation, ne sont pas de
bon augure pour les mois à venir, au cours desquels Augustin de
Romanet devra trouver ses marques à la tête du groupe.
Le chiffre d'affaires du concessionnaire de Roissy et d'Orly
continue de croître régulièrement, la hausse de 6,5% au troisième
trimestre annoncée jeudi révélant même une accélération par rapport
aux 4,1% du premier semestre. Le groupe détenu par l'Etat à hauteur
de 52% a d'ailleurs confirmé ses objectifs annuels de progression
modérée du chiffre d'affaires et de l'excédent brut d'exploitation
cette année.
Trou d'air en octobre
L'ampleur de la baisse du trafic passagers en octobre - un recul de
1,7% par rapport à octobre 2011 - a toutefois de quoi inquiéter,
après la progression de 1,3% affichée par les aéroports parisiens
pour les neuf premiers mois de l'année.
ADP a certes attribué ce repli à la baisse des départs pour les
Etats-Unis et les départements d'outre mer lors du passage de
l'ouragan Sandy et a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un
retournement de tendance. Pourtant, trimestre après trimestre, les
chiffres de fréquentation n'ont cessé de se dégrader depuis un an,
la croissance du trafic passagers passant de 4,5% au cours des
trois derniers mois de 2011 à seulement 0,3% au trimestre
écoulé.
Cette évolution, liée au ralentissement économique en cours
notamment en Europe, a de quoi alimenter les craintes concernant
une éventuelle baisse du nombre de sièges proposés par les
compagnies aériennes. Même si la stabilité de l'offre d'hiver d'Air
France KLM (AF.FR) représente un élément de soutien pour ADP, comme
l'a souligné le directeur financier d'ADP, Laurent Galzy, lors
d'une conférence avec les analystes financiers.
Autre indicateur clé pour le groupe, qui a remarquablement étoffé
le nombre et la qualité des boutiques dans ses aéroports, la
dépense par passager, bien qu'en hausse par rapport à 2011, s'était
inscrite à 16,26 euros au premier trimestre, à 16,06 au trimestre
suivant et à 16 euros au troisième trimestre.
Cet indicateur, qui d'ordinaire reflète la montée en gamme liée à
l'implantation de boutiques de luxe, affiche régulièrement depuis
plusieurs années des hausses à deux chiffres. Selon Laurent Galzy,
la légère baisse observée au troisième trimestre serait toutefois
liée à un phénomène saisonnier et non à un changement de tendance.
L'objectif d'une dépense pas passager de 19 euros en 2015 est
d'ailleurs maintenu.
Incertitudes sur la stratégie internationale
C'est dans ce contexte qu'Augustin de Romanet, dont la prise de
fonctions comme PDG est attendue dans les prochaines semaines,
devra fixer les orientations stratégiques qui guideront le
développement d'ADP, notamment en matière de fusions acquisitions.
Le groupe a déjà prévenu qu'il ne réaliserait pas d'acquisition
majeure au cours des 18 à 24 prochains mois.
Après avoir cherché sans succès pendant des années à se diversifier
à l'international, ADP a enfin réussi en mai dernier à mettre la
main sur 38% du capital du turc TAV Holdings, qui exploite
notamment l'aéroport d'Istanbul Atatürk. Mais le projet de nouvel
aéréoport à Istanbul révélé depuis par le gouvernement pourrait
remettre en cause la rentabilité du groupe français. Et son nouveau
patron pourrait se voir contraint de batailler avec les autorités
turques pour obtenir compensation.
Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72;
thomas.varela@dowjones.com
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