RECAP WEEK-END: Hollande explique sa politique contre le chômage, Richard restera chez Orange
June 17 2013 - 2:15AM
Bourse Web Dow Jones (French)
François Hollande a balayé dimanche les reproches d'attentisme
face à la crise, et s'est appliqué à défendre le cap de ses
réformes, défendant mordicus son objectif d'inverser la courbe du
chômage d'ici la fin de l'année et la nécessité d'allonger la durée
de cotisation pour les retraites.
"Vous croyez que je ne l'ai pas vue, la crise?", s'est d'emblée
défendu le chef de l'Etat sur le plateau de Capital, une des
émissions phares de M6.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement "a pris la mesure" et
"a pris les mesures", a soutenu le chef de l'Etat estimant que 13
mois après le début de son quinquennat "ce n'est pas le rythme des
réformes qui est jugé trop lent, ce sont les résultats qui
tardent".
Le président de la République, qui connaît une légère embellie dans
les sondages après avoir battu des records d'impopularité, a
toutefois assuré comprendre "les impatiences".
Au gré des reportages de cette émission de plus de 2 heures,
François Hollande, sans faire d'annonces spectaculaires, a défendu
pied à pied le cap de son action.
Sur le chômage, son principal cheval de bataille, il a réaffirmé
comme depuis plusieurs mois son objectif d'inverser la courbe à la
fin de l'année, alors que le nombre de demandeurs d'emploi dépasse
les 3,26 millions, un niveau jamais atteint, sur fond de
récession.
Il a même affirmé qu'il s'y "accrocherait comme un mort de
faim".
Faute de croissance suffisante il a justifié son recours aux
"emplois subventionnés" - "emplois d'avenir", "contrats de
génération" - estimant que ces solutions de retour à l'emploi sont
de nature à "donner du pouvoir d'achat". Tandis que les emplois
d'avenir peinent à décoller - 30.000 aujourd'hui - il a maintenu
qu'il seraient comme promis au nombre de 100.000 d'"ici à la fin de
l'année".
Contre le "dénigrement permanent"
Quant aux contrats de génération, qui conjuguent le maintien d'un
senior dans l'emploi et l'embauche d'un jeune, ils devraient
atteindre entre 75.000 et 100.000, selon lui.
Il a en tout cas exclu "pour l'instant" un coup de pouce pour le
Smic qui sera donc revalorisé au 1er juillet prochain strictement à
ce que prévoit la loi, c'est-à-dire une indexation sur
l'inflation.
"La loi, pour l'instant c'est la loi", a affirmé M. Hollande,
rappelant que le gouvernement avait donné ce fameux coup de pouce
l'an passé (0,6 point sur 2% de revalorisation).
Concernant la réforme des retraites en cours d'élaboration, il a
confirmé que le gouvernement augmenterait la durée de cotisation
pour "suivre" l'évolution de l'espérance de vie. "Dès lors que nous
vivons plus longtemps, notre durée de cotisation doit suivre (...)
pour le moyen et long terme", a-t-il expliqué.
Alors que la durée de cotisation requise pour obtenir une retraite
à taux plein aujourd'hui est de 41,5 ans, plusieurs scénarios
d'allongement sont prévus dont celui du rapport Moreau remis à
Matignon vendredi qui prévoit un allongement à 44 ans.
Défendant sa loi réformant le marché du travail publiée dimanche au
Journal officiel, il a de nouveau défendu sa méthode, "le dialogue
social dans tous domaines", à quelques jours de la deuxième grande
conférence sociale, qui réunira patronat et syndicats sur toute une
batterie de sujets parmi lesquels les retraites.
"Arrêtons le dénigrement permanent", a-t-il lancé après un
reportage comparant l'Allemagne et la France dans le domaine
notamment de la négociation sociale. "Ne nous demandez pas de faire
en un an ce que les Allemands ont mis 10 ans à faire."
Face aux difficultés du secteur immobilier, il a annoncé la mise en
place d'un abattement exceptionnel pour 2014 sur les plus-values de
cessions immobilières, pour fluidifier le marché du logement.
Au chapitre des dossiers d'actualité, M. Hollande a demandé à
l'auteur d'une liste d'une quinzaine d'hommes politiques qui
auraient des comptes en Suisse, un ancien cadre de la banque Reyl,
de "donner les noms".
Concernant Stéphane Richard, mis en examen dans l'affaire de
l'arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais, il a assuré qu'il resterait à la
tête d'Orange.
M. Hollande a par ailleurs affirmé que l'Etat ne céderait pas de
titres de France Télécom-Orange ou GDF Suez en raison de leurs
cours boursiers trop faibles, alors qu'il a récemment annoncé son
désengagement partiel de Safran et ADP, dans le cadre de la
réduction des déficits.
Il a fallu attendre les toutes dernières minutes de l'émission pour
que le chef de l'Etat soit interrogé sur l'élimination du PS au 1er
tour de la législative partielle du Lot-et-Garonne, visant à
pourvoir le siège de Jérôme Cahuzac. Il y a vu une "séquelle" du
scandale du compte caché à l'étranger de l'ex-ministre du
Budget.
"Si on veut écarter l'extrême droite démocratiquement (le FN a
obtenu plus de 26% dans cette élection, ndlr) il faut lutter contre
le chômage, donner une perspective à la nation et être exemplaire",
a-t-il ajouté alors que l'UMP a pointé dans ce scrutin "un nouveau
désaveu cinglant" pour François Hollande.
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