Privatisation des sociétés de gestion des aéroports de Nice et Lyon: feu vert de l'Assemblée nationale
February 12 2015 - 3:35PM
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L'Assemblée nationale a donné jeudi soir son feu vert à la
privatisation des sociétés de gestion des Aéroports de la Côte
d'Azur et de Lyon, après un débat très vif, notamment entre le
maire UMP de Nice Christian Estrosi et le ministre de
l'Economie.
L'article 49 du projet de loi pour la croissance, l'activité et
l'égalité des chances économiques autorise le transfert au secteur
privé de la majorité du capital des sociétés gérant ces deux grands
aéroports régionaux. Les infrastructures aéroportuaires et le
foncier demeureront la propriété de l'Etat. Et l'Etat devra
approuver chaque année les tarifs des redevances d'aéroport.
Face aux critiques de députés UMP, du Front de Gauche ou des
députés du groupe socialiste (aile gauche, chevènementistes), qui
ont échoué à faire supprimer l'article, Emmanuel Macron a affirmé
qu'il ne s'agissait nullement pour le gouvernement de "brader des
bijoux de famille" mais de mener une "gestion active de son
portefeuille d'actions" pour participer au "désendettement du pays"
et "réinvestir dans nos priorités", comme par exemple "sauver des
entreprises" telles PSA Peugeot Citroën.
Récusant toute comparaison avec "une vente forcée comme celle du
port du Pirée" en Grèce mais aussi avec la privatisation des
concessions d'autoroutes, il a aussi rétorqué à des députés de
droite et de gauche que ces privatisations ne se faisaient pas
"sous pression de Bruxelles".
Devant les inquiétudes de certains orateurs, qui ont mentionné
notamment la compagnie Emirates qui souhaite créer de nouvelles
liaisons, le ministre a assuré que "rien ne changera sur les
ouvertures de lignes car la DGAC décidera toujours".
La rapporteure thématique Clotilde Valter (PS), qui a vanté les
garde-fous ajoutés en commission, a notamment plaidé qu'"une
opération telle que celle de Toulouse ne pourra plus intervenir de
la même façon car il y aura une intervention de la loi et du
Parlement" préalable.
L'un des opposants les plus vigoureux, le maire UMP de Nice
Christian Estrosi a dénoncé entre autres "un fusil à un coup" et
"une spoliation de collectivités sur le dos de contribuables
locaux", qui fera l'objet d'un prochain référendum. Il a accusé M.
Macron de dire des "contre-vérités" et lui a prédit que son passage
dans l'hémicycle "ne facilitera sans doute pas (l')accession par le
suffrage universel à une responsabilité locale".
A l'inverse, l'UMP Hervé Mariton s'est montré sur le fond pour ces
privatisations.
Hostile à la privatisation "extrêmement grave" de la société de
gestion des Aéroports de la Côte d'Azur, l'élu UDI des
Alpes-Maritimes Rudy Salles a martelé que "tous les maires et élus
du département de droite comme de gauche ont voté contre".
"Offrir à la gestion du privé un équipement public rentable, c'est
offrir une rente au privé", a notamment protesté le socialiste
Pascal Cherki.
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