Exposition des bques européennes à Dubaï estimée à USD40 mds
November 26 2009 - 9:26AM
Bourse Web Dow Jones (French)
De nombreuses banques européennes risquent de subir des pertes
liées à leur exposition à l'émirat de Dubaï, estimée à 40 milliards
de dollars, à la suite de la demande par le conglomérat public
Dubai World d'un moratoire de six mois sur le remboursement de sa
dette.
Cette demande de rééchelonnement a en effet soulevé des inquiétudes
concernant les niveaux de créances douteuses des banques, qui
donnaient ces derniers temps des signes d'amélioration.
Jeudi, la plupart des banques ont indiqué que leur exposition à
Dubaï et à Dubai World était peu importante, ou bien n'ont pas
voulu faire de commentaire.
L'émirat de Dubaï accuse une dette totale de 80 milliards de
dollars, dont la moitié serait détenue par des banques européennes,
ont estimé les analystes. La dette de Dubai World en représente une
grande partie, soit 60 milliards de dollars.
L'émirat a provoqué des remous sur les marchés financiers mercredi
en annonçant la restructuration de Dubai World et une demande de
moratoire sur sa dette jusqu'à fin mai 2010. Vers 14h50, les grands
indices de Londres, Paris et Francfort affichaient un recul de
l'ordre de 1,9%, tandis que l'indice Stoxx Europe 600 des valeurs
bancaires perdait 3,7%.
Les actions HSBC Holdings PLC (HBC) et Royal Bank of Scotland Group
PLC (RBS) reculaient de 4,3% et 4,2% respectivement.
HSBC, RBS, Lloyds Banking Group PLC (LYG), ING Groep NV (ING) et
Calyon, filiale de Crédit Agricole SA (ACA.FR), figurent parmi les
banques ayant agi en qualité de chef de file ou teneur de livre
pour l'émission obligataire de 5,5 milliards de dollars de Dubai
World en juin 2008, aux côtés de Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ
(MTU), Sumitomo Mitsui Banking Corporation (JD-SMU), Emirates Bank
et Mashreq Bank (MASQ.DFM).
Calyon a indiqué dans un e-mail qu'il était faiblement exposé à la
dette de Dubai World, et qu'il ne pensait pas devoir s'inquiéter au
sujet de la restructuration du conglomérat.
ING a indiqué que son exposition était négligeable, et Credit
Suisse Group (CS) a affirmé de son côté que son exposition n'était
"pas importante".
Les autres banques n'ont pas souhaité faire de commentaire, n'ont
pas répondu aux demandes d'informations ou bien n'étaient pas
disponibles dans l'immédiat.
Selon des analystes de Credit Suisse, les banques européennes
pourraient voir leurs provisions pour créances douteuses augmenter
de 5% en 2010, soit un impact total de 5 milliards d'euros après
impôts, si 50% de leur exposition à Dubaï se soldait par des
pertes.
Selon les données de Dealogic, d'autres banques ont mis en place
des emprunts obligataires ou des crédits bancaires pour Dubaï,
parmi lesquelles Barclays PLC (BCS), Citigroup Inc. (C) et Deutsche
Bank AG (DB). Barclays n'a pas répondu aux appels. Citigroup n'a
pas souhaité faire de commentaire, tandis qu'une personne proche du
dossier a indiqué que l'exposition de Deutsche Bank à Dubai World
était négligeable.
-Margot Patrick, Dow Jones Newswires
(Jethro Mullen à Paris, Andrew Critchlow à Dubaï, Eyk Henning à
Francfort, Katharina Bart à Zurich, Maarten Van Tartwijk à
Amsterdam et Michael Wilson à Londres ont contribué à cet
article.)