PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les Bourses européennes chutent lundi à la
mi-journée après l'arrêt pour une durée indéterminée du principal
gazoduc entre la Russie et l'Europe, ce qui renforce les craintes
de pénurie cet hiver et d'une entrée en récession sur le Vieux
continent.
Vers 12h10, l'indice Stoxx Europe 600 cédait 1% à 411,9 points. A
Paris, le CAC 40 et le SBF 120 perdaient 1,6% chacun. Le DAX 40 à
Francfort abandonnait 2,2%, tandis que le FTSE 100 à Londres se
repliait de 0,6%.
La Bourse de New York restera fermée en raison d'un jour férié, le
Labor Day.
Gazprom a annoncé ce week-end la suspension pour un temps
indéterminé des livraisons via le gazoduc Nord Stream tout en
affirmant qu'il continuait par ailleurs à livrer du gaz en Europe
via l'Ukraine. Nord Stream est le principal canal d'exportation du
gaz russe vers sur le Vieux Continent.
Les prix du gaz naturel en Europe bondissent, en réaction à ces
annonces. Le contrat d'octobre du TTF néerlandais, référence du gaz
naturel en Europe, grimpe de 24%, à 266 euros le mégawattheure
(MWh). Les cours du gaz demeurent toutefois inférieurs aux points
hauts historiques atteints fin août.
"Les traders craignent qu'à l'approche de l'hiver, la situation
concernant les ressources énergétiques ne s'aggrave
considérablement. Et ce, malgré le fait que les législateurs de
l'Union européenne et du Royaume-Uni fassent de leur mieux pour
assurer à tous qu'ils ont la situation en main et que la Russie ne
peut pas leur dicter leur avenir", souligne Naeem Aslam, chez
AvaTrade.
La Commission européenne réfléchit à un ensemble de mesures
d'urgence dont un plafonnement des prix pour les énergies les moins
chères à produire, comme le nucléaire ou les énergies
renouvelables, a rapporté le site Euractiv, en citant un document
de travail.
Les gouvernements suédois et finlandais ont de leur côté proposé
plusieurs milliards de dollars de garanties pour éviter des défauts
de paiement en série dans le secteur de l'énergie.
"Cette situation contient tous les ingrédients pour une sorte de
Lehman Brothers du secteur de l'énergie", a déclaré dimanche le
ministre finlandais des Affaires économiques, Mika Lintilä.
Au chapitre des statistiques, l'activité du secteur privé dans la
zone euro s'est contractée en août mais moins qu'initialement
estimé, selon les données définitives publiées lundi par S&P
Global. L'indice PMI composite a reculé à 49,8 en août, contre 49,9
en juillet et 49,2 lors de la précédente estimation. La baisse de
l'activité a été particulièrement marquée en Allemagne, frappée de
plein fouet par la crise énergétique actuelle.
Par ailleurs, les ventes de détail dans la zone euro ont progressé
de 0,3% en juillet sur un mois, après avoir reculé de 1% en
juin.
SUR LES AUTRES MARCHES:
-Le rendement du Bund allemand à dix ans s'établit à 1,564%, contre
1,523% vendredi soir.
-L'euro cède 0,3% face au billet vert, à 0,9926 dollar, après avoir
touché lundi matin un nouveau plus bas de près de 20 ans, à 0,9883
dollar. La devise européenne pâtit de la crise énergétique et des
craintes quant à l'imminence d'une récession.
-Les cours du pétrole progressent alors que l'Organisation des pays
exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés se réunissent ce
lundi. Le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord prend
2,8%, à 95,57 dollars le baril. Le contrat d'octobre sur le brut
léger doux (WTI) coté au Nymex s'adjuge 2,6%, à 89,21 dollars le
baril.
VALEURS A SUIVRE:
-Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne,
dévisse de 10,5% après la prolongation de l'arrêt du gazoduc
NordStream. Le groupe a déjà consommé plus de 9 milliards d'euros
dans le cadre du plan de sauvetage du gouvernement annoncé en
juillet.
-Les valeurs bancaires chutent lundi en Europe alors que la crise
énergétique renforce les craintes de récession sur le Vieux
continent. Les valeurs bancaires sont parmi les plus sensibles au
cycle économique. A la Bourse de Paris, Crédit Agricole SA lâche
2,9%, Société Générale perd 2,8% et BNP Paribas se replie de 2,5%.
Unicredit cède 4% à Milan et Deutsche Bank et Commerzbank
abandonnent respectivement 4,9% et 4,9% à Francfort.
-Sanofi (-1,2%) a annoncé qu'il proposerait lors de sa prochaine
assemblée générale la nomination de Frédéric Oudéa en qualité de
président non exécutif du conseil d'administration, en remplacement
de Serge Weinberg dont le mandat arrive à échéance.
-Le titre ArcelorMittal reflue de 2,9%, alors que le sidérurgiste a
annoncé sa décision de mettre à l'arrêt plusieurs de ses
installations en Europe, en réaction à la hausse des prix de
l'énergie et à la baisse de la demande.
-L'autorité britannique de la concurrence, la Competition &
Markets Authority (CMA), a annoncé lundi qu'elle examinait le
rachat du groupe néerlandais de financement longue durée de
véhicules LeasePlan par ALD (-2,1%), une filiale de la banque
Société Générale (-2,8%), afin de déterminer si l'opération
diminuerait de façon significative la concurrence au
Royaume-Uni.
-Le conseil d'administration de Volkswagen (-2,4% à Francfort) se
réunira ce lundi pour entériner la mise en Bourse de 25% des
actions privilégiées sans droit de vote de Porsche d'ici à la fin
du mois ou début octobre. Le conseil d'administration doit
également valider un placement privé d'actions auprès de la
famillle fondatrice de Porsche.
-Vincent Alsuar et François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27
47 39; valsuar@agefi.fr ed: ECH
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September 05, 2022 06:14 ET (10:14 GMT)
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