MONTRÉAL, le 12 août 2024 /CNW/ - Le 30 juillet 2024
marquait la 10e journée mondiale contre la traite des personnes. En
solidarité avec toutes les victimes et survivantes de traite à des
fins d'exploitation sexuelle, la CLES tient à rappeler que la
traite existe en grande partie parce que les trafiquants d'êtres
humains cherchent à répondre à la demande des clients de la
prostitution. C'est la demande des acheteurs d'actes sexuels qui
crée la traite et ce sont eux les principaux auteurs de violence
envers les femmes et les filles en situation de
prostitution.
La prostitution est une cause et une conséquence de la
violence envers les femmes et les filles. Les situations de
prostitution sont liées entre autres aux inégalités économiques, à
la colonisation, la guerre, la destruction des écosystèmes et les
déplacements forcés. C'est ce qui ressort du rapport déposé à
l'ONU par Reem Alsalem, rapporteuse spéciale sur la violence contre
les femmes et les filles lors d'une rencontre du Conseil des droits
humains, le 21 juin dernier.
La rapporteuse de l'ONU souligne notamment que l'expression
"travail du sexe" n'est pas fondé en droit international. En
normalisant le système prostitutionnel comme moyen de subsistance
et de survie, la société accepte que les femmes et les filles les
plus marginalisées soient sur-représentées dans la
prostitution.
Cette normalisation légitime la violence et l'exploitation
qu'elles subissent. Selon le rapport de Reem Alsalem pour mettre
fin à la violence des acheteurs de sexe et des proxénètes, les
gouvernements devraient mettre en application le modèle Égalité
adopté par la Suède en 1999 puis par une dizaine d'autres pays à
travers le monde au cours de la dernière décennie. Ce modèle
législatif criminalise les clients et les proxénètes tout en
garantissant la décriminalisation des femmes en situation de
prostitution, en plus de leur offrir du soutien pour sortir de
cette industrie.
Tout comme ces autres pays, le Canada a une loi qui s'inspire du modèle
suédois. Néanmoins, pour suivre les recommandations de la
rapporteuse de l'ONU, le Québec et le Canada doivent désormais s'assurer que les
survivantes ont accès aux services d'aide à la sortie de la
prostitution. Selon Jennie-Laure
Sully, coordonnatrice à la CLES: « Il est temps de
reconnaître le fait qu'il n'y a pas de bonne prostitution. Les
États qui normalisent ou banalisent la prostitution risquent de se
rendre complices de proxénétisme ». Un changement de mentalité et
des pratiques favorables à la protection des femmes et des filles
s'imposent pour faire advenir une société plus égalitaire.
https://www.lacles.org/
SOURCE Concertation des luttes contre l'exploitation
sexuelle