QUÉBEC, le 15 sept.
2024 /CNW/ - En pleine rentrée parlementaire, alors
que les crises du logement locatif et de l'itinérance continuent à
s'approfondir, environ 1300 personnes ayant à cœur le droit au
logement ont manifesté à Québec, à l'appel du Front d'action
populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), pour demander au
gouvernement Legault d'en faire une réelle priorité et d'investir
massivement dans le logement social. Il s'agit d'une des plus
importantes mobilisations de l'histoire du FRAPRU. Des personnes de
tous horizons, venues de Québec-Chaudière-Appalaches, de Montréal,
du Bas-Saint-Laurent, de l'Estrie, de l'Outaouais, de la Mauricie,
de Lanaudière, de la Montérégie, du Saguenay-Lac-Sain-Jean ont
marché jusqu'à l'Assemblée nationale. Une clé géante y a été
déposée afin de rendre bien visible le message porté par la
manifestation au gouvernement Legault : la clé, pour une
réelle sortie de la crise du logement vécue par les locataires du
Québec, est l'augmentation du nombre de logements sociaux sous
différentes formes. Cette manifestation clôt deux jours de
mobilisations sur la colline parlementaire à Québec, dont une vigie
qui s'est tenue toute la nuit devant l'Assemblée nationale.
Des comités logement et d'autres organismes communautaires de
différentes régions ont témoigné des sérieuses difficultés
rencontrées dans le développement de logements sociaux et
communautaires, pourtant portés à bout de bras par leurs
communautés. C'est entre autres le cas dans le quartier
Saint-Jean-Baptiste, traversé par
la manifestation, où une longue lutte citoyenne a mené à
l'acquisition d'un terrain qui pourrait accueillir près de 150
logements sociaux répondant à une diversité de besoins. Cette lutte
se butte à l'inadéquation du seul programme gouvernemental
permettant le financement de logements sociaux.
Le regroupement rappelle que la crise du logement n'est pas
qu'un enjeu d'offre de logements. « C'est bien à
une crise d'inabordabilité à laquelle les locataires doivent faire
face. Ce qui se construit sur le marché locatif privé ne répond pas
aux besoins d'un nombre grandissant de locataires. La pénurie, la
spéculation immobilière et l'explosion du coût des loyers
alimentent ce qui est maintenant reconnu comme la crise du
logement. Le désespoir est palpable et l'absence d'alternatives y
contribue grandement, d'où l'urgence de travailler sur l'offre de
logements sociaux sous différentes formes »,
résume Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Plusieurs organismes communautaires, syndicaux, féministes
et de lutte à l'itinérance se sont joints à la manifestation pour
rappeler que les programmes de logements sociaux représentent un
maillon essentiel du filet social. Alors que le logement locatif
privé est perçu comme une occasion d'affaire par les promoteurs
immobiliers ou par les sociétés d'investissement de plus en plus
présentes, le FRAPRU rappelle que le logement social est au
contraire pensé pour répondre à une diversité de besoins. Sans but
lucratif, il assure aux personnes vivant diverses formes de
précarité, un logement stable à un loyer respectant leur capacité
de payer. En nombre suffisant, il offre aussi une alternative aux
logements trop chers, pour tous les locataires à modestes revenus.
« Le logement social représente un investissement
nécessaire dans notre avenir collectif, visant à construire des
communautés plus justes, offrant un rempart contre la spéculation
et l'exclusion », insiste la porte-parole du
FRAPRU.
Pour permettre aux locataires des différentes régions de se
sortir durablement de la crise du logement, le FRAPRU demande au
gouvernement du Québec de se fixer une cible claire de nouveaux
logements sociaux et communautaires. Cette cible doit être
ambitieuse si le Québec souhaite réellement s'attaquer à
l'inabordabilité et répondre à l'immensité des besoins. Pour le
FRAPRU, l'objectif du gouvernement doit être de doubler la part
occupée par le logement social et communautaire sur le marché
locatif, d'ici 15 ans, jusqu'à en atteindre au moins 20%. Après
avoir privilégié dans les derniers mois la sous-traitance et les
ententes hors programmes avec des « partenaires »
choisis de façon plutôt opaque, le gouvernement du Québec doit
prendre ses responsabilités et assurer la mise sur pied d'un ou
plusieurs programmes fonctionnels de logement sociaux pérennes,
financés adéquatement et y permettre le dépôt de projets en continu
afin d'accélérer la réalisation.
Pour y arriver, le FRAPRU porte plusieurs demandes bien
concrètes, dont le financement annuel d'au moins
10 000 logements sociaux par année, sous
forme d'OSBL, de coopératives d'habitation et de logements sociaux
publics
Les mobilisations du FRAPRU ont reçu l'appui de plusieurs
organisations sociales qui rappellent que l'accès à un logement
décent touche l'ensemble de la société. Parmi elles, la Ligue des
droits et libertés du Québec, la Fédération de la santé et des
services sociaux (FSSS-CSN), la Centrale des syndicats du Québec
(CSQ), le Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN, la
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la
Fédération des associations de familles monoparentales et
recomposées du Québec, le Réseau des tables régionales de groupes
de femmes du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes
victimes de violence conjugale, la Fédération des maisons
d'hébergement pour femmes (FMHF), le Collectif pour un Québec sans
pauvreté, le Réseau solidarité itinérance du Québec, le
Regroupement des comités logement et associations de locataires du
Québec (RCLALQ), la Table nationale des corporations de
développement communautaire du Québec, le Réseau québécois de
l'action communautaire autonome (RQ-ACA), le Regroupement des
ressources alternatives en santé mentale du Québec, le Front commun
des personnes assistées sociales du Québec, le Réseau québécois des
OSBL d'habitation, le Centre des travailleurs et travailleuses
immigrants et la Fédération des locataires d'HLM du Québec.
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SOURCE Front d'action populaire en réaménagement urbain
(FRAPRU)